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LAOS
26 mai 2008

5-LE SUD DU LAOS

CHAPITRE CINQUIEME

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Frontière sud:  Thaïlande / Laos

SUD_LAOS

Il n'y a pas de voyageurs occidentaux dans les parages, ici c'est le paradis béni des dieux, où la rivière Moon s'unit avec le Mékong. Les eaux sombres du Mékong se mélangent avec celles couleur rouge indigo de son affluent. Je ne resterai que peu de temps à Khong Chiam en Thaïlande avant d'entrer au Sud du Laos.

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Je m'installe à "Apple guesthouse" pour 150 bahts la nuit (3 euros), dans un panorama tout simplement grandiose, à quelques mètres des eaux et du Temple Wat Khong Chiam, tout proche du "Araya", un restaurant flottant où la spécialité locale est la tortue. Demain j'irai à Chong Mek pour repèrer le poste frontière et obtenir une prolongation pour mon visa.  A demain !

Sept heures, je me retrouve à Chong Mek un village qui jouit d'une ambiance particulière. Une atmosphère fébrile règne autour du marché exclusivement approvisionné en pharmacopée chinoise, jeans rapiécés et cargaisons de teck en partance pour Bangkok. La démarche pour obtenir ma prolongation est compliquée. Je fais 2 photos, remplis des papiers et il me faudra attendre demain pour retourner récupérer mon passeport. Me voila libéré et je remonte à une trentaine de kilomètres au nord de Khong Chiam où se trouvent d'impressionnantes falaises de gré qui surplombent le Mékong. Je descends la falaise accompagné d'une famille lao qui connaît bien le coin et qui me sert de guide. Des sentiers et des escaliers abrupts conduisent jusqu'au milieu de la falaise, et là, je découvre des peintures rupestres vieilles de 3000 ans.

Sur plus de 200 mètres de longueur sont dessinées des scènes de chasse et de pêche très bien conservées et préservées. En y portant bien attention je distingue aussi des éléphants, des tortues, le poisson chat, des mains d'hommes et des figures géométriques. Du haut de la falaise le panorama est à couper le souffle. La balade est super chouette, je longe la falaise sur près de deux kilomètres à travers une forêt luxuriante par un sentier balisé. Avant de reprendre la route pour rejoindre "Apple guesthouse", je tiens à régaler le papa, la maman et les deux enfants avec qui j'ai partagé cette superbe journée. Demain je n'oublierai pas d'aller chercher mon visa !


Rencontres !

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Je ne sais pas ce qui m'attend à la frontière ? L'humeur des douaniers peut totalement changer d'un jour à l'autre ou d'une heure à l'autre ! M'y voici, le visa n'est pas prêt, il me faudra revenir dans quatre heures. Je prends donc le temps de m'enfoncer dans le gentil et géant marché pour passer un bon moment avec la population locale. Je deviens le rare personnage occidental, la chose rare, l'attraction du moment. Les enfants m'escortent dans les allées poussiéreuses, ils me font tout découvrir. Ici un gros carton sur lequel les Thaïs et les Lao s'échangent des liasses de Bahts et de Kips, plus loin des femmes confectionnent des coussins, là bas des jeunes bricolent leurs deux roues et fabriquent des carrioles. Au fond sous les bâches sales c'est un véritable bazar, on y trouve tout. Je me désaltère avec quelques commerçants heureux de passer un moment avec moi. Mais je ne dois pas traîner car les douaniers susceptibles risquent de fermer le poste frontière.

Ça y est ! j'ai dans les mains le passeport avec le nouveau visa laotien. Les autorités ne sont pas très gracieuses, mais qu'importe, la barrière s'ouvre. Je passe la frontière à pied pour aller prendre un taxi qui me conduira jusqu'au bac de Ban Muang Khao qui traverse la rivière Sedon. Le bac me dépose à Pakse.


Pakse et ses environs

En cette saison le climat est dur à supporter dans le sud Laos avec des pics allant jusqu'à 40°C. Il y fait tellement chaud que toute la journée j'avale du très bon thé, du café robusta et de la bière. Il y a aussi le célèbre "kap ké", un alcool de riz dans lequel macère un gecko. C'est aphrodisiaque ! de même que le chanvre indien que l'on trouve sur tout les marchés et qui est utilisé pour la cuisine locale, on en met dans la soupe de poulet.

Monsieur Champeroux un vieux grassois m'avait fortement recommandé de visiter cette partie du sud Laos. Il est actuellement à la retraite à Grasse, mais travaillait pour l'INRA au développement du café sur le plateau de Saravane où il a passé huit années de sa vie. Aujourd'hui encore il ne peut oublier ce pays et tous les merveilleux moments qu'il a passé a enseigner la culture du café aux gens du coin.

PAKSE:

PAKSE

Me voici donc à Pakse qui compte 25 000 âmes et qui est le chef lieu de la province de Champasak. La ville a été crée par des français au début du XX ème siècle pour en faire un point de contrôle de la navigation sur le Mékong. A Pakse il reste quelques vieilles maisons coloniales. Le palais du prince Boum Oum construit dans les année 60 est devenu un hôtel.

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Le patron de "Vannapha guesthouse" là où je suis logé pour 5 dollars la nuit, parle quelques mots de français, il tient cette gentille et agréable maison depuis plusieurs années. Demain je tenterai d'aller visiter les vestiges du Temple Wat Phou.

Le Temple Wat Phou:

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Pour aller au Wat Phou je dois me rendre à Champasak. Je choisis le bateau taxi pour profiter au maximum des beaux paysages du Mékong. Deux heures plus tard je suis à l'embarcadère de de Ban Phaphin à Champasak où je trouve un songthaew car Phou Assa se trouve à une vingtaine de kilomètres de la ville. Je traverse une forêt dense plantée de banians sacrés et débouche sur un plateau d'origine volcanique à l'aspect lunaire. Au haut de la falaise est construit un étrange ensemble à allure d'un château fort. D'ici je contemple la cordillère annamitique. Les laotiens vénèrent ce site depuis longtemps comme en témoigne l'empreinte des pieds de Bouddha sculptés dans la pierre.

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Le Wat Phou ou "Temple de la montagne" est le berceau de la civilisation khmère. Il a été édifié bien avant le temple d'Angkor. Le passé de ce temple  a été révélé par Henri Parmentier de l'école française d'extrême orient. Après m'être acquitté du droit d'entrée, je me procure un plan du site et me dirige vers le "Barray" (grand bassin) qui servait aux joutes. Aujourd'hui il sert de salle de bain pour les buffles. J'emprunte une allée de 200 mètres de long bordée de sculptures représentant le Linguam de Shiva (phallus) . J'accède aux deux palais, celui du nord et celui de la femme, traverse les galeries et sors par une porte latérale pour déboucher sur deux autres palais, le palais sud et le palais des hommes.

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Avant de quitter le Wat Phou je fais 800 mètres à pied pour arriver aux ruines de Hong Sida, le palais de la déesse Sida ( un bien triste nom ! ). Je ne m'y attarderai pas car les ruines sont infestées de serpents. J'en ai maintenant assez des ruines et regagne Pakse. A Pakse je dîne au "Maikham's", un restaurant chinois très moderne où la spécialité est l'abalone et la pieuvre accompagnée de légumes au jus d'huîtres. Dodo ! et demain je partirai pour Saravane et les Bolovens.


Le plateau des bolovens:

La région des Bolovens est très attachante mais la ville principale, Saravane n'a pas un grand intérêt, sinon sa cuisine où toutes les sortes d'espèces animales remplissent les casseroles: lézard, varan, caméléon, cigales en brochettes, serpents, oeufs de tortues et oeufs de fourmis. J'ai repris des cigales en brochettes pour y retrouver ce goût de cèpe et de miel.

Depuis le plateau une piste m'emmène au village de Ban Ko Phoung. Le village est habité par des protomalais de l'ethnie Khaleune, ils sont animistes et très pauvres, leur tradition est de construire leurs cercueils de leur vivant. Les cercueils sont creusés dans dans des troncs d'arbres et possèdent un couvercle sculpté de représentations d'espèces animales. Les cercueils sont conservés sous les pilotis de leurs habitations. Lorsque le propriétaire meurt, on le met dedans et on l'expose quelques jours à l'air libre pour qu'il déshydrate. On placera à coté du mort ses objets usuels et on lui portera à manger (peut être pour qu'il ne meure pas de faim pour sa deuxième réincarnation !). Dans le village les enfants vivent nus et gesticulent au milieu des poulets et des porcs, les vieillards fument un mauvais tabac dans des pipes réalisées en bambous.

Culture du café sur le plateau des Bolovens:

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De retour à Saravane, je loue un éléphant avec son cornac afin de me faire déposer au village de Tat Sung. Là aussi les habitants sont animistes. Ils célèbrent leur culte sous une hutte sacrée décorée de dessins naïfs. Impossible d'approcher! Dans les rues en terre battue les femmes tissent sur des métiers à tisser rudimentaires. En arrivant à la rivière, il y a des moulins à eau qui servent à décortiquer le riz au moyen d'un pilon actionné par une roue à aube. Les habitants du village ne paraissent pas en bonne santé, beaucoup de femmes ont le goitre par manque d'iode et le paludisme y est endémique. Les heures passées dans cet insolite village m'ont très touchées, il est temps d'aller me reposer dans mon sommaire lodge avant d'affronter demain l'extrême sud.

Le district de Siphandone et Champasak:

A l'extrême sud du Laos le Mékong se divise en une multitude de bras dans lesquels sont implantées des myriades d'îles. Le district s'appelle Siphandone ou "les quatre mille îles". En cette saison le Mékong n'est plus navigable car par manque d'eau il n'y a plus de fonds. Par contre au moment des moussons il déborde d'eau et forme des rapides impressionnants. Les deux principales grandes îles  dans les bras du Mékong sont "Khong" et "Khône". Je dois rouler deux heures pour aller sur l'île de Khong, car le trajet en barque  est trop long.

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Je m'installe pour une nuit sur l'île à "Pon's guesthouse". Pon est le patron, il est francophone, c'est un homme très dynamique qui organise des déplacements entre les îles. Je choisi la meilleure solution pour visiter l'île, le vélo, et remonte par la route ouest. Le terrain est parfaitement plat et je traverse des rizières sur près de sept kilomètres pour arriver sur le bord du Mékong où je découvre la rive cambodgienne.

Les habitants de cette région sont très souriants et adorent les étrangers. Un petit vieux me conseille d'aller à Ban Hinsiou Taï pour assister à la fabrique du sucre. Les laotiens grimpent au sommet des palmiers à l'aide de longues tiges de bambou, ils décrochent les noix qui sont ensuite vidées et longuement chauffées pour obtenir par évaporation un épais liquide qui est versé dans des godets ronds. Le sucre obtenu est alors démoulé et consommé.

Ce soir je dîne sur la rive ouest. J'entre sans conviction dans le restaurant "Souksun" et ne suis pas déçu. Sur la terrasse qui s'avance sur le Mékong je me fais servir du poulet au miel et un curry au lait de coco. Pour digestif je prends un "lao-lao", cet alcool qui rend fou, j'y vais modérément.  Demain je partirai pour l'île de Khône.

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Bonjour ! Pour me rendre sur Khône je suis obligé d'aller à Ban Nakasang car d'ici partent des pirogues avec des pilotes expérimentés qui savent naviguer entre le écueils à fleur d'eau. Sur cette île se trouvent d'anciennes maisons coloniales, surtout à Ban Khöne Neua où il y a l'ancien dispensaire français, l'ancienne poste toute bleue et l'école qui était une demeure pour les colons français. Moyennant un léger pécule je visite le "Niagara du Laos", les chutes de Pha Peng. Elles sont spectaculaires et font un bruit d'enfer. Je descends au pied des chutes où l'atmosphère est presque irrespirable tellement il y a de la vapeur d'eau dans l'air. La remontée est longue, je dois quitter ce merveilleux coin et regagner Pakse car il me reste a visiter Champasak.

Moyennant 300 bahts (6 euros) j'embarque pour Ban Phaphin et Champasak. Dans la rue principale de la ville se trouvent deux belles villas coloniales qui témoigne des fastes passés par les princes. L'activité principale de Champasak est la tisserie. Le temps me permet de pousser jusqu"au Wat Phra Ong None pour y voir le Bouddha couché. La légende dit:  ".. un jour, un pêcheur du Mékong aiguisait son couteau sur un rocher à fleur d'eau. Le rocher se mit à saigner et le pêcheur recommença. Le rocher se mit à crier sa douleur, effrayé le pêcheur courut alerter le village. On sortit le rocher de l'eau et l'on s'aperçu que c'était un Bouddha. Le Bouddha se mit à parler  "...je ne veux pas sortir d'ici sauf si vous m'emmenez au temple Vuang Kao....".   Le temple Vuang Kao est aujourd'hui le Temple Wat Phra Ong None, le temple du Bouddha couché."

Les chûtes de Tat Fan:

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La "Boum":

Ma dernière nuit à Pakse je la passe dans un night club à attendre mon départ à 4 heures du matin. Je passerai la journée entière dans les transports en commun où je pourrai sommeiller.

Je garde du Laos des images ineffaçables d'un peuple hyper souriant (sauf le douanier de Chong Mek), d'un peuple qui aime les étrangers et adore faire la fête. Au Laos fête se dit "Boum" (On n'a rien inventé!). Toutes les occasions sont bonnes pour faire la Boum. La Boum se confond au Soukhouan, cérémonie nécéssaire pour faire retourner les âmes dans le corps. La boum la plus importante est celle du jour de l'an bouddhique, "Pu Mai" , (du 13 au 18 avril). C'est le moment de l'année où l'on plonge dans le Laos de toutes les croyances, on fait ripaille autour des temples, on s'asperge d'eau parfumée (comme pour la fête du jasmin à Grasse). L'après midi les gens font de petits tas de sable où chaque grain délivre d'un péché. Le soir les villages s'illuminent et commencent les cours d'amour dans les monastères (je précise: amour de son prochain !). Il s'agit de joutes verbales arbitrées par les bonzes. Le deuxième jour à nouveau des cours d'amour et ainsi de suite jusqu'au jour particulièrement heureux, le premier jour de l'année qui marque l'arrivée de la divinité. Tout fini par un grand repas traditionnel et de nouveaux par des cours d'amour ! Le dernier jour de cette boum il est interdit de travailler, les habitants sortent leurs énormes têtes rouges et dansent dans les rues.

Croyances et surnaturel:

Au Laos attention de ne pas se faire avaler une âme par les "phii" (les esprits). Une âme manque et rien ne va plus !  Une maladie, une convalescence, un choc physique ou psychique, une grande peur, un départ, une arrivée......sont des évènements qui provoquent la fuite des âmes. Il faut donc procéder au rappel des âmes par une cérémonie, "le baci" ou "Su Khouan", par laquelle les âmes sont interpelées en ces termes: "..revenez, oh âme-oeil, âme-cil, âme-ventre, âme-jambe, âme, oh fontanelle-âme suprême....etc..revenez ici même dans la maison, avec le père, la mère, parents , amis, voisins...ici présents".

Alors, une fois les âmes rentrées dans le corps et dans la chair de leur propriétaire, on lui attache symboliquement un fil de coton au poignet.

Dans chaque village du Laos les moines enseignent que la vie que l'on est en train de vivre, n'est qu'une vie parmi tant d'autres, succédant à à des existances antérieures et précédent des existances futures. Depuis la naissance jusqu'à la mort, le quotidien est la souffrance née du désir qui ouvre la voie à une autre naissance, qui conduit à d'autres souffrances puis à la mort ..etc..

Ce cercle ne peut être brisé que par l'accession à l'état de Bouddha, qui après avoir payé de ses fautes atteint le "nirvana", la vérité ultime, l'extinction du désir. La somme des actions bonnes ou mauvaises perpétrées au fil des vies est le Sanskrit  "KARMA".

Demain je retrouverai Bangkok, j'y resterai trois ou quatre jours, le temps d'aller rencontrer ceux et celles que j'aime bien. J'irai retrouver Alain, Puk et leurs enfants pour un nouveau grand repas . Et comme il me reste encore plus de trois semaines d'évasion j'irai quelques jours à Kanchanaburi dire bonjour à Pop, à Peung, Ratta, Ban On et les autres. Pour finir mon séjour je me reposerai sur l'île de Koh Chang et regagnerai Bangkok  et son week-end market de Mochit  pour y faire mes derniers achats avant le grand retour.

BYE  !   BYE  !   Every body.      Adieu LAOS

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Pour me joindre, mon adresse perso:  mauricecostantin@hotmail.com


 

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Commentaires
M
continue c'est sublime
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